La Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire n’est pas restée en marge de la Journée Internationale des Droits de la Femme. Le 8 mars 2021, elle a organisé, à la Maison de l’Entreprise, une conférence en collaboration avec le Bureau International du Travail (BIT) sur la convention 190 relative à la violence et au harcèlement, adoptée le 21 juin 2019 par la Conférence Internationale du Travail.
Cette conférence a été dite par Mme Sophie De CONINCK, Spécialiste Sophie De Coninck, Spécialiste des principes et droits fondamentaux du travail du Bureau de l’OIT à Abidjan et modérée par M. Edouard LADOUYOU, Chef de Département Capital Humain et Relations Sociales de la CGECI.
Mme De CONINCK a expliqué que le harcèlement et la violence sont un ensemble de comportements et de pratiques inacceptables ou de menaces susceptibles de causer un dommage d’ordre physique, psychologique, sexuel ou économique, et cela comprend la violence et le harcèlement fondés sur le genre.
Selon elle, la violence et le harcèlement mettent en péril l’égalité des chances. Ils sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent. Ils peuvent constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits, nuisent à la santé, à la dignité et à l’environnement familial et social de la personne.
La violence et le harcèlement peuvent empêcher des personnes, en particulier les femmes, d’entrer, de rester et de progresser sur le marché du travail et sont incompatibles avec la promotion d’entreprises durables. Ils ont un impact négatif sur les relations sur le lieu de travail, la réputation de l’entreprise et la productivité.
Ladite convention s’applique à tous les secteurs public ou privé, l’économie formelle ou informelle, en zone urbaine ou rurale et protège les travailleurs et autres personnes dans le monde du travail.
Pour répondre à toutes les conséquences liées à la violence et au harcèlement, l’experte du BIT a indiqué qu’il faut un contrôle de l’application et des moyens de recours et de réparation : droit du travailleur de se retirer d’une situation de travail s’il y a un danger imminent et grave pour sa vie, sa santé ou sa sécurité ; habiliter l’inspection du travail et d’autres autorités.
La convention 190 est en application avec la recommandation 206 qui demande un congé pour les victimes, des modalités de travail flexibles, la protection temporaire contre le licenciement, la prise en compte de la violence domestique dans l’évaluation des risques et la sensibilisation.
« Malgré ces lois institutionnalisées, notamment la déclaration des droits de l’homme du 26 Aout 1789, nous constatons des disparités importantes marquées par le sexisme et le harcèlement envers les femmes », a déploré Mme Brigitte KOUAKOU-CISSE, Chef de Département Evènementiel et Exploitation du Patrimoine de la CGECI, par ailleurs, porte-parole des femmes de la CGECI. Au nom des femmes du Patronat Ivoirien, des Groupements et Associations membres mais également des entreprises membres directs et indirects, elle a salué toutes les initiatives prises par l’Organisation patronale vis-à-vis des différentes Commissions qui composent la CGECI, pour apporter des réponses aux préoccupations soulevées et faire face aux défis à venir.
Mme CISSE a aussi plaidé pour une plus grande représentativité des femmes dans les instances de notre Organisation et une meilleure prise en charge des préoccupations liées à l’accompagnement des entreprises dirigées par les femmes.
Le Directeur Exécutif de la CGECI, M. Stéphane AKA-ANGHUI a remercié le BIT qui a conféré un aspect scientifique à cette cérémonie. Il a profité de cette occasion pour dresser quelques statistiques sur les femmes du Patronat Ivoirien. Ainsi, sur un effectif de 48, l’on dénombre 15 femmes. Ce qui représente en pourcentage :31,25 %.
Dans le middle management, on retrouve 7 femmes sur 15 soit 46 ,66 ; quant au top management, il y a une femme sur 4 soit 25%. En ce qui concerne le Conseil d’administration, on y dénombre 2 femmes sur 30 Administrateurs, soit à peine 6 ,6%.
Revenant au thème, il a souligné qu’avec la pandémie due à la CoViD-19 que connait le monde entier, les chiffres ont montré que ce fléau a pris une ampleur remarquable dans les ménages impactant du coup l’environnement du travail.
Pour lui, il est important de sensibiliser davantage et promouvoir la bonne information en matière de harcèlement afin que l’Organisation patronale devienne plus égalitaire. Il l’a rappelé, il y a eu des acquis en ce sens avec le nouveau code du travail de 2015, notamment dans les dispositions préliminaires de l’article 5 qui fait mention du harcèlement sexuel et moral, comme reprise par la convention 190 de l’OIT.