Le séminaire sur le Programme de Travail Gouvernemental(PTG), tenu du 21 au 23 avril 2021, a fait le choix, pour la première fois d’ouvrir ses débats aux acteurs clés de l’économie ivoirienne. Ainsi, la dernière journée de ces assises a été dédiée à des échanges entre les membres du Gouvernement et le Secteur Privé ivoirien.
En moins d’un mois, c’est la deuxième rencontre de travail du Premier Ministre, Son Excellence Monsieur Patrick Achi, avec le Secteur Privé. La première a eu lieu à la demande de la CGECI, le 14 avril dernier à la Primature. Elle était certes limitée aux membres du Bureau Exécutif de l’Organisation patronale, mais elle a permis de relever les préoccupations du monde de l’entreprise et demander que des mesures soient prises pour satisfaire celles qui sont les plus urgentes.
La journée de travail dédiée au Secteur Privé a enregistré la présence de plusieurs organisations. Outre la CGECI, il y avait la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), la Fédération Ivoirienne des PME(FIPME) et la Plateforme Unique des PME. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la poursuite du dialogue entamé par le Patronat ivoirien et S.EM Patrick Achi, moins de deux semaines plus tôt.
Au cours de la journée de travail, le Secteur Privé a porté des préoccupations générales, spécifiques et ses aspirations sur l’environnement des Affaires et sur certains secteurs d’activités. Il s’en est suivi des échanges avec les Ministres sectoriels.
Au terme de ces échanges, le Premier Ministre a décidé de la mise en place de groupes de travail sectoriels Etat/Secteur Privé pour porter à maturité les pistes de réformes identifiées, en vue de son arbitrage.
Ces groupes de travail devront traiter les problématiques suivantes :
- La réduction des délais de remboursement de la dette fournisseur et la mise en place d’un système intégré de traçabilité ;
- L’amélioration de l’appareil judiciaire ;
- La lutte contre la corruption en général et le renforcement de la bonne Gouvernance ;
- Le renforcement de la lutte contre la fraude et la contrefaçon ;
- L’amélioration de la compétitivité du système fiscal et douanier ;
En ce qui concerne les secteurs spécifiques, le Premier Ministre a indiqué que le Gouvernement poursuivra les efforts en cours pour apporter des réponses rapides aux dysfonctionnements, à savoir :
- la prise des textes réglementaires relatifs au SMAG ;
- l’accès au marché européen des filières fruitières de la banane dessert ;
- la lutte contre l’orpaillage clandestin ;
- la fiscalité du secteur des Télécoms.
Il a été également convenu de redynamiser le cadre de concertation Etat/Secteur Privé en rehaussant la fréquence des rencontres des instances. De même dans un souci de décentralisation, des cadres de concertations régionaux seront installés pour accélérer la dynamique de développement régional.
Encadré
Vision prospective 2030
La seconde partie de la séance de travail avec le Secteur Privé a été marquée par une présentation de la vision prospective 2030 par le Premier Ministre, Patrick Achi. Ce dernier a particulièrement insisté dans cette présentation sur l’ambition qui sous-tend la vision stratégique « Côte d’Ivoire 2030 » qui est de :
- doubler le revenu par habitant pour se rapprocher de celui des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et faire entrer la majeure partie de la population dans la classe moyenne ;
- créer 8 millions d’emplois d’ici 2030 ;
- réduire la pauvreté de moitié en 2030 (de 39% à moins de 20%) ;
- rehausser l’espérance de vie de 10 ans (de 57 à 67 ans) ;
- relever le niveau de l’éducation en portant le taux net de scolarisation au primaire de 91% à 100%, celui du secondaire de 51% à 80%, tout en améliorant substantiellement les performances et les compétences des apprenants.
Pour atteindre ses résultats ambitieux, la vision 2030 met l’accent sur le rôle central du Secteur Privé dans la création de richesse et d’emplois. Ce qui passe par un changement de paradigme à deux niveaux essentiellement :
- le changement structurel du modèle de développement de la Côte d’Ivoire qui devra agir davantage comme promoteur du secteur privé dans les secteurs stratégiques prioritaires, dans le cadre d’un partenariat intense et renouvelé ;
- le changement structurel et culturel de l’administration et de la gouvernance.
Au terme des travaux, le Secteur Privé a marqué son adhésion à cette vision et a insisté sur la nécessité de son implication dans sa mise en œuvre.