Le Directeur Général du Port Autonome d’Abidjan (PAA), Hien Yacouba Sié, était face aux acteurs du secteur privé mardi 04 juillet 2017 à la Maison de l’Entreprise, siège de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Occasion pour lui d’éclairer son auditoire sur les acquis de sa structure et les perspectives à court terme.
La rencontre d’échanges du Directeur Général du Port Autonome d’Abidjan avec le privé, initiative commune du Patronat et de la Direction Générale du port, s’inscrit dans la droite ligne des bonnes pratiques entre l’Etat et le secteur privé. Elle vise à améliorer l’environnement ivoirien des affaires, gage d’une économie performante et attractive pour les opérateurs économiques. En la matière, le Port Autonome d’Abidjan se positionne comme un maillon essentiel.
Les acquis du Port Autonome d’Abidjan
Créé en 1950, le Port Autonome d’Abidjan est passé par plusieurs raisons sociales pour avant de devenir société d’Etat depuis 1992. Des changements qui impliquent le rôle attribué à ce port régulateur eu égard à la place qu’il occupe dans l’économie nationale. En effet, le Port Autonome d’Abidjan peut se “vanter’’ de concentrer 80% des échanges extérieurs de la Côte d’Ivoire ; 80% des recettes douanières ; 60% du tissu industriel ivoirien ; 21,7 millions de tonnes de trafics en 2016 ; pour 55 000 emplois directs et indirects générés. L’institution s’est dotée d’engins et d’équipements de pointe, et élaboré une politique de spécialisation des quais qui a abouti à la création de plusieurs terminaux dont : les terminaux à conteneurs, minéralier, fruitier, céréalier, pétrolier, d’un port de pêche, etc., le tout accompagné des certifications ISO 9001 version 2008, ISO 14001, et ISP pour la sureté. Ce qui lui a valu les notes A à court termes en 2015 et A+ à long termes par l’agence de notation Bloomfield Investment Corporation. Des chiffres qui forcent l’admiration et le Port d’Abidjan sur le même pied d’égalité que certains grands ports européens, d’où son choix par les plus grands armements comme port de transbordement et de transit en direction de pays de la sous-région. « Chaque pays doit pouvoir approvisionner son économie, dans la mesure où lorsqu’une économie est forte, son port l’est également », a résumé le Directeur Général Hien Sié. En dépit cette bonne performance, le secteur privé ivoirien attend davantage des prestations du Port d’Abidjan, en termes de qualité et modernisation des infrastructures, de célérité et de coûts des opérations douanières et manutentionnelle, etc.
Les faiblesses du Port Autonome d’Abidjan
Depuis 1975, le Port Autonome d’Abidjan n’a pas véritablement bénéficié d’investissements pour la modernisation de ses infrastructures. Cela a eu pour conséquences de plonger cette structure dans un malaise tant au niveau de ses services que de son fonctionnement. Insuffisance et dégradation des voies de desserte, indisponibilité d’espaces industriels et de parking pour camions, inaccessibilité pour les navires de grandes dimensions, bref, la litanie des plaintes et attentes des opérateurs économiques, vis-à-vis du port, est longue. L’élaboration et la mise en œuvre d’un plan stratégique de développement n’a pas suivi les acquisitions d’engins et d’équipements qui ont été réalisées. En tout état de cause, « l’avenir économique de la Côte d’Ivoire se joue au niveau du Port Autonome D’Abidjan », pour reprendre les propos du Directeur Hien Sié.
2020, une année déterminante
3 ans, c’est le nombre d’années à patienter encore pour découvrir le Port Autonome d’Abidjan dans ses “habits neufs’’. En effet, depuis 2015, des travaux de rénovation, de modernisation des infrastructures et d’extension des activités sont en cours d’exécution sur presque toute la superficie du port. Il s’agit principalement des travaux d’élargissement et d’approfondissement du canal Vridi, engagés en octobre 2015, et dont la livraison est prévue pour fin 2018, d’un coût de 128 milliards de Francs CFA. Tout aussi important, la réalisation du 2e Terminal à Conteneurs (TC2) a nécessité 346 milliards de F CFA et sera opérationnel en fin d’année 2019. Des travaux d’envergure, qui en appellent d’autres, notamment la modernisation du port de pêche sur 30 hectares environ, pour 30 milliards de Francs ; le Terminal Céréalier (9 ha) et 50 milliards de Francs d’investissement ; le projet de Terminal Minéralier évalué à 55 milliards de Francs, sur une superficie de 6 ha ; etc. L’ensemble de ces travaux, inscrit dans le Plan Stratégique de Développement, vise à décongestionner l’espace portuaire, à aménager les terrains industriels et à rendre le Port d’Abidjan beaucoup plus compétitif. A moyen termes, des mesures relatives à la délocalisation de la SICTA de la zone portuaire, le fonctionnement optimal du guichet unique, la réhabilitation du chemin de fer, etc., sont envisagées.