Le 28 mai 2019, à la salle du Conseil d’Administration de la Maison de l’Entreprise d’Abidjan-Plateau, la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a reçu la visite de la Directrice pour la région Afrique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Mme Ahunna Eziakonwa et sa délégation. Plusieurs sujets étaient au centre des échanges avec un objectif commun, le développement inclusif.
« Merci de nous avoir mis dans votre agenda. Cela dénote de votre intérêt pour le secteur privé. Nous partageons avec les Nations-Unies la même vision des mécanismes qu’il faut pour le développement soutenable de nos pays émergents ». C’étaient les premiers mots du Vice-Président de la CGECI, M. Philippe Eponon, adressés à Mme Eziakonwa, au nom du Président Jean-Marie Ackah et de tout le Conseil d’Administration.
Poursuivant, il a également exprimé sa volonté de voir qu’avec l’appui du PNUD, les « gouvernants africains comprennent mieux que le secteur privé est le moteur du développement durable ». En évoquant le Comité de Concertation Etat/Secteur Privé, M. Eponon a indiqué que le secteur privé « échange régulièrement avec le gouvernement ivoirien. Et nous sommes gratifiés des bonnes paroles qu’il nous donne quant à la compréhension du moteur que peut être le secteur privé dans l’économie au niveau national ».
L’arrivée de la Directrice Afrique du PNUD en Côte d’Ivoire, pense-t-il, donnera au secteur privé, une fois encore, l’occasion d’exprimer aux autorités ivoiriennes, sa volonté de participer au développement de la Côte d’Ivoire.
« Les échanges que vous aviez eus avec nos autorités, a-t-il rappelé à Mme la Directrice, ont laissé transparaître cette bonne volonté de s’accorder avec le Secteur Privé Ivoirien pour le développement du pays. Il a, ainsi, laissé le soin à chaque membre de la CGECI à cette rencontre de se présenter à leurs hôtes.
Toutefois, le Vice-Président n’a pas omis les conditions qui appellent à un développement inclusif qui nul doute passe aussi par la création des champions nationaux.
Madame Ahunna Eziakonwa, Directrice pour la région Afrique du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) a dit être heureuse de cette rencontre et impressionnée par l’énergie que dégage le Secteur Privé. Elle pense qu’il faut placer le secteur privé au cœur des actions pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) parce que selon elle, les acteurs de ce Secteur ont une énergie différente, une dimension et une approche différentes. « Nous devions mettre en commun ses deux énergies », a-t-elle souhaité.
« Nous travaillons également avec le gouvernement sur la question de l’émergence de l’Afrique. Nous sommes à l’orée d’une nouvelle ère. Il n’y a pas que le secteur privé qui doit tirer les bénéfices mais il doit tenir compte également des besoins des personnes. C’est la condition sine qua non du développement durable », fait savoir Mme Eziakonwa. A l’en croire, sans des personnes qui ont une bonne santé, qui sont bien nourries, cela ne sert à rien.
« Il y a une étude qui montre bien le lien entre la malnutrition, le développement mental et l’incapacité d’apprentissage sur des informations. Ainsi, s’il n’y a pas de place pour le développement durable, il n’y aura pas des personnes pour consommer et il n’y aura pas de pouvoir d’achat. Cela va donc tuer le business », a prévenu Mme Eziakonwa.
Elle a abordé également la question de l’environnement et du changement climatique, la lutte contre la pauvreté, l’éducation. Selon elle, il faut investir dans tous ces domaines pour atteindre les ODD.
Cela requiert une synergie d’action, dit-elle.
« Les ODD ne peuvent pas être atteints uniquement par le Secteur Privé », avance l’hôte de la CGECI avant de souligner que « sur la question de l’accès à l’eau, par exemple, où l’on a besoin de la main tendue du Secteur privé ».
Le défi actuel de l’Afrique, a indiqué l’émissaire du PNUD, c’est sa population. Selon elle, 65% de la population a moins de 35 ans et seule 10% de cette population accède au marché du travail. Le reste est dans ce cas, oisif. C’est pourquoi, il lui semble opportun d’étudier la possibilité d’aider le secteur privé à employer ces jeunes. « Nous continuons les discussions. Et avec la révolution industrielle, on a la robotique, les services en ligne, etc. qu’il convient de changer, en donnant du sens à tout cela », argue M. Eziakonwa pour livrer le fond de sa pensée. Elle a terminé en faisant référence à une étude menée sur la question du genre qui, pour elle, est à prendre aussi en compte.
A ses côtés, M. Luc Grégoire, Représentant Résident du PNUD, il a énuméré quelques actions menées conjointement avec la CGECI. Il s’agit entre autres des travaux de préparation sur l’émergence des champions nationaux, l’action humanitaire qui a abouti à la mise en place de la Plateforme Humanitaire du Secteur Privé (PHSP) avec à sa tête Mme Aïcha Mylonoyannis, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en les accompagnant dans la normalisation de la stratégie. « Nous souhaitons accompagner le secteur privé pour le rapprocher de l’humanitaire, pour la transformation des chaînes de valeurs et la capacité des femmes entrepreneures à développer leurs entreprises », a-t-il fait savoir.
Cette rencontre a pris fin avec la signature du livre d’or de la CGECI par Mme Eziakonwa.