« ZLECAF et vision de développement de la Côte d’Ivoire ». C’est le thème d’un panel de haut niveau animé par le Ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, M. Diarrassouba Souleymane ; le Président de la CGECI, M. Jean-Marie Ackah ; M. Tei Konzi, Commissaire du Commerce, Douanes et Libre circulation de la CEDEAO et un représentant du Ministère ivoirien de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Etranger. Ce panel s’est tenu en marge de la cérémonie d’ouverture du forum de sensibilisation sur la ZLECAF tenu à Abidjan les 2 et 3 mai 2019
Les panelistes ont exprimé leur satisfaction de voir la mise en œuvre prochaine de la Zone de Libre Echange Continentale de l’Afrique par l’Union Africaine(UA) avec la ratification des textes par la Gambie. Ce pays devient ainsi le 22ème Etat qui permet au quorum d’être atteint et donc de déclencher ce marché unique pour les marchandises ; les services et la circulation des personnes.
Le Ministre ivoirien du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME reste optimiste sur les opportunités qu’offre la ZLECAF à l’économie ivoirienne. M. Diarrassouba Souleymane en saisit la pleine mesure. Selon lui, ce marché unique est un instrument d’accélération de la transformation structurelle de l’économie de la Côte d’Ivoire par l’industrialisation. Il est convaincu que la ZLECAF qui ouvre la voie à un marché de 1,2 milliard de personnes à terme va impulser d’excellentes opportunités commerciales et favoriser l’accès à de nouveaux produits et services.
Pour M. Diarrassouba, une fois la ZLECAF entrer en vigueur, elle aidera à promouvoir le type de commerce qui produira une croissance durable, à encourager la jeunesse ivoirienne à prendre des initiatives par le biais de l’entrepreneuriat. La ZLECAF, avance-t-il, permettra d’accroître le bien-être des consommateurs ivoiriens par l’abondance des prêts à la consommation et des biens et services consommables.
Les opportunités sont nombreuses pour l’économie ivoirienne mais cela implique des politiques publiques optimales afin de permettre à la Côte d’Ivoire de s’inscrire dans une posture de compétitivité et de tirer profit de son avantage comparatif. Pour ce faire, le Ministre Diarrasouba relève que le gouvernement travaille à la mise à disposition des industriels des zones industrielles sur l’ensemble du territoire ivoirien et à diversifier la base industrielle du pays.
« Nous mettrons en place des normes industrielles afin de protéger notre industrie et nous travaillons à promouvoir la protection de nos inventions. C’est sur un ensemble d’écosystème que nous travaillons », a révélé le Ministre ivoirien en charge du Commerce et de l’Industrie pour exprimer l’état d’esprit du gouvernement ivoirien.
En ce qui concerne le secteur privé, le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire(CGECI), M. Ackah Jean-Marie, croit dans les opportunités de la ZLECAF : Accès à l’investissement direct étranger, accès à de nouveaux marchés, réduction des coûts des intrants, augmentation de l’efficacité et le transfert de technologie, facilitation des échanges avec les autres Etats du continent etc.
Toutefois, pour le Président du Patronat ivoirien, il y a un défi majeur à prendre en compte ; celui de la stratégie de mise à niveau des infrastructures ivoiriennes (la chaîne logistique plus particulièrement) ; mais surtout la consolidation de l’intégration sous-régionale. Pour M. Ackah, la CEDEAO doit accélérer son intégration afin de faire face aux autres Communautés Economiques Régionales (CER) qui entendent certainement aller à la conquête du marché unique pour dynamiser leurs économies et se positionner comme des ensembles régionaux forts.
Quant à M. Diamouténé Alassane Zié, représentant du Ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Etranger, il est persuadé que la Côte d’Ivoire et certains pays de la CEDEAO sont prêts à faire face aux défis soulevés par la mise en œuvre de la ZLECAF. A l’en croire, avec l’implémentation de l’Accord de Partenariat Economiques (APE), les pays comme la Côte d’Ivoire ont la maîtrise de certains indicateurs liés à la question des barrières tarifaires, des produits sensibles, des règles d’origine, aux produits à exclure etc.
« Avec l’APE, nous apprenons déjà à marcher. En Côte d’Ivoire, avec l’Accord de Partenariat Economique Intérimaire (APEI), nous apprenons à consolider notre position. L’expérience de l’APE nous permet d’être mieux outillés pour entrer dans le marché de la ZLECAF », reste confiant le Directeur de Cabinet du Ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Etranger.