« L’avènement des robots et le monde du travail ». C’est autour de ce thème que le Vice-Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), M. Philippe Eponon, a été invité à partager sa réflexion lors des « Entretiens de Yamoussoukro » tenus le 13 juin 2019. Il était avec deux autres panélistes à savoir, M. Vincent Montagne, Président de Média-Participations et du Syndicat National de l’Edition et Mme Linda Nanan Valée, Directrice Exécutive de la Fondation Jeunesse Numérique au Ministère de l’Economie Numérique et de la poste.
Un thème selon M. Eponon approprié. A l’en croire, les pays africains ont connu la première révolution industrielle, ils ont raté la deuxième et se sont accroché à la troisième qui est la communication. Aujourd’hui en informatique, « nous essayons de rattraper le retard. Nous sommes dans la troisième révolution qui est l’ère des robots et de l’intelligence artificielle ».
Il pense que les pays africains, particulièrement la Côte d’Ivoire, qui est premier producteur de plusieurs matières premières, gagnerait aujourd’hui à bâtir son industrialisation sur la base de la robotisation. L’intérêt, a-t-il indiqué, est d’autant plus important que c’est une nouvelle technologie qui se met en place. Et, au lieu d’être consommateur de technologies, la Côte d’Ivoire peut mettre en place un système nécessaire, des infrastructures nécessaires pour être elle-même fournisseur de sa propre technologie.
L’intelligence artificielle, a-t-il affirmé, n’est pas un mot savant. C’est la simple reconnaissance que nos jeunes maîtrisent actuellement les outils de la robotique mais ils ont juste besoin de savoir que leur Etat les soutient et met en place des outils nécessaires du développement de cette intelligence dans l’intérêt du progrès du pays.
Si quelquefois l’on a des craintes quant à la perte d’emplois à l’ère de la robotisation, il en ramène toujours à l’histoire. « L’histoire des révolutions industrielles a toujours eu un problème avec la dynamique de l’emploi. Les emplois les moins qualifiés ont toujours laissé la place à la robotisation et les humains ont créé de plus en plus d’emplois plus gratifiants pour leur permettre de pouvoir subvenir à leurs besoins », a-t-il justifié. Les besoins ont augmenté et donc il est important de comprendre quelle que soit l’évolution actuelle de la robotisation, pour l’instant, le robot ne remplace pas l’homme et ne remplacera pas l’homme. Il le dit, « tant que les robots ne pourront pas éprouver de sentiments, nous n’avons pas de crainte qu’ils puissent nous remplacer ». Par contre, « il faut retenir qu’à l’époque du développement des industries, les employés travaillaient 70 heures par semaine. Aujourd’hui, nous en sommes à 40 heures par semaine en moyenne. Peut-être que demain les robots nous aideront à travailler 20 heures par semaine avec des revenus qui seront supérieurs à ceux que nous avons aujourd’hui », avait-il comparé.
Sur ce panel, Mme Linda Valée a indiqué que la Côte d’Ivoire est consciente de son retard à s’approprier l’intelligence artificielle.
Les panélistes ont justifié leurs propos avec l’étude commandée par la CGECI, réalisée en 2026 par le Cabinet Deloitte sur la maturité numérique des entreprises ivoiriennes.
Le Président du Groupe NSIA, par ailleurs Président d’honneur de la CGECI a aussi animé un panel sur « L’intelligence artificielle, une avancée pour l’humanité » au cours de ces entretiens. Il s’est réjoui de l’évolution numérique grâce à laquelle son entreprise est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. Pour lui, si l’on utilise l’intelligence artificielle à bon escient, elle permettra d’alléger les tâches de l’homme.