Dans la dynamique de la continuité du dialogue entamée depuis 2018 avec les principaux acteurs des secteurs public et du privé de la communication et des médias, le Ministre de la Communication et des Médias, M. Sidi Touré, a effectué une visite de travail le 18 avril 2019, à la Maison de l’Entreprise d’Abidjan (Plateau).
Il y a échangé avec les entreprises du secteur de la communication publicitaire sur les nouvelles dispositions règlementaires prises en Côte d’Ivoire afin de mieux cerner les enjeux, les défis et les perspectives d’avenir de la corporation. Cette rencontre d’échanges ouverte à la communauté des affaires plus largement et élargie au Comité de Concertation Etat-Secteur Privé a permis au Ministre Sidi Touré de présenter le projet de loi sur la communication publicitaire et de prendre en compte les avis. Ceci, aux fins de rédiger une mouture finale élaborée sur la base de toutes les aspirations. « Je souhaite qu’à l’issue de cette séance, que toute équivoque soit levée », a t-il souhaité du reste.
Face aux entreprises du secteur de la communication, l’hôte de la CGECI a articulé son discours autour de quatre points essentiels, notamment la presse écrite, l’audiovisuel, les nouveaux médias et la communication publicitaire.
A l’occasion, il a précisé que toutes les actions engagées par son département ministériel ont le en application de différentes stratégies de développement de différents secteurs et sous-secteurs d’activités issus de la Politique Nationale de la Communication et des Médias (Ponacom 2019-2023). Ainsi donc, relativement à communication audiovisuelle, il a indiqué que le gouvernement ivoirien ambitionne de finaliser le grand projet relatif à la Télévision Numérique Terrestre (TNT) en 2020. Selon lui, d’ici la fin de l’année 2019, ce sera tout le territoire qui sera couvert à 85% et 100% au 17 juin 2020. Ce d’autant plus que l’Union Internationale des télécommunications (UIT) a donné a donné cette date pour arrêter la diffusion analogique.
Concernant la Presse Ecrite, il a relevé que la réforme du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) vise à accompagner et encourager les entreprises de presse à se réinventer pour aller vers de nouvelles pratiques et surtout à comprendre que leur investissement est un investissement privé qui doit donc obéir aux mêmes réalités que toute entreprise privée.
S’agissant des Nouveaux Médias, M. Sidi Touré a expliqué qu’ils ont besoin d’encadrement assez strict lié aux exigences démocratiques et de respect des libertés.
Le rôle pivot de la communication publicitaire dans l’environnement de la communication et des médias a poussé le gouvernement ivoirien à opérer des réformes en profondeur après analyse de l’environnement. Ce qui a conduit à proposer un projet de loi (adopté en Conseil des Ministre le 28 novembre 2018) « afin de garantir un espace de développement parfaitement régulé de cette activité économique ». Selon le Ministre, ce projet de loi s’est inspiré de ce qui se fait de manière optimale ailleurs, sur la base d’un benchmarking, notamment dans la sous-région, en y ajoutant quelques spécificités ivoiriennes. Il prévoit un régulateur de plein droit (Autorité de la Communication Publicitaire (ACP), en lieu et place de l’actuel Conseil Supérieur de la Publicité. selon lui, ce projet est indispensable parce que l’environnement a changé, il apporte des réponses appropriées à des problématiques nouvelles, en privilégiant surtout une large concertation avec tous les acteurs. « Le secteur de la publicité a trop longtemps souffert de l’anarchie. La nouvelle loi, si elle est adoptée par le Parlement, viendra poser les bases d’une nouvelle organisation que nous souhaitons tous », fait savoir le Ministre Touré.
« Nous sommes conscients qu’une loi ne fera jamais l’unanimité. Mais, nous avons un devoir d’explication, voire même de pédagogie devient impératif, au regard des enjeux sociaux et des intérêts financiers de l’Etat et du secteur privé, que nous puissions œuvrer tous ensemble, à l’adoption de ce projet de loi au parlement », a-t-il souhaité.
Les entreprises ont exprimé leur satisfaction d’avoir été associées à l’exercice de prise en compte de leurs avis avant que le projet de loi ne soit soumis dans les prochains jours au Parlement pour adoption…Toutefois, certaines préoccupations ont été soulevées. Il s’agit entre autres de la question liée aux astreintes ou amendes qui touchent au chiffre d’affaires brut. Pour les entreprises, les marges sur les productions n’étant pas élevées dans ce Secteur, toucher donc au chiffre d’affaires brut réalisé par les entreprises peut mettre à mal leur existence. Une autre préoccupation et non des moindres concerne la demande faite aux agents assermentés d’entrer dans les locaux des professionnels de la communication publicitaire alors que la tentative de fraude qui aurait été constatée n’est pas punissable sur les infractions qui ont été déclinées. Pour ces entreprises, cela pourrait donner droit à des abus. Elles ont souhaité par ailleurs que les pouvoirs de l’ACP se limite aux exigences purement administratives car selon elles, l’autorité qui engagent des poursuites ne doit pas être celle qui prend des sanctions.
La Directrice Exécutive de l’Union Générale des Grandes Entreprises Industrielles de Côte d’Ivoire (UGECI), Mme Don Melo, a souhaité que certains points du texte soient amendés afin d’apporter des précisions claires dans son application.
Quant aux Directeur Exécutif de la CGECI, M. Stéphane Aka-Anghui, il a formé le voeu de voir l’ACP s’ouvrir davantage aux professionnels du secteur de la communication et des médias.
Auparavent, le Vice-Président de la CGECI, M. Pierre Magne, avait salué la tenue des échanges entre le secteur privé et le Ministre Sidi Touré. Il a exprimé le souhait du Patronat ivoirien qu’il y ait une pondération harmonieuse entre les enjeux de santé publique, la nécessité d’assainir la pratique de la publicité, et les réalités du monde économique dans lequel evoluent aujourd’hui nos entreprises. Pour lui, il y a encore quelques attentes sur des points très importants pour toutes les organisations professionnelles du Secteur de la Communication et pour certains des industriels qui doivent être pris en compte dans la mouture finale du projet de loi sur la communication publicitaire.