« Les conditions d’exploitation vont demeurer difficiles, car l’activité économique, la consommation des ménages et la confiance des investisseurs resteront fragilisées par la pandémie de la COVID-19 » Selon le rapport de l’Agence américaine de notation Moody’s portant sur les perspectives 2021 dans le secteur banque paru en décembre 2020. En effet, selon Moody’s, l’année 2021 restera difficile pour les gouvernements et les entreprises africaines avec une variation des situations en fonction des pays et aussi en fonction des banques.
La notation a porté sur une cinquantaine de banques et groupes bancaires en Afrique se trouvant dans 12 pays africains parmi lesquelles les 5 plus importantes en termes de valeurs boursières : Firstrand Limited, Standard Bank Group, Capitec Holdings, Attijariwafa Bank et Absa Group. 63% des banques notées ont une perspective négative et seulement 37% ont une perspective stable ; aucune d’entre elles n’a une perspective positive.
Les conséquences de la pandémie sur les activités des banques commerciales ont été ressenties par les résultats financiers des banques de la région cotées sur les marchés financiers locaux. Celles-ci ont revu à la hausse leurs provisions pour les risques sur les remboursements de crédit que l’année précédente. Ce qui a entraîné la baisse de leurs marges nettes.
Les volumes de créances douteuses sont attendues en hausse, mais les banques de ce pays ont l’expérience des refinancements de crédit et pourraient limiter l’impact des cas litigieux.
Un autre canal de transmission des conséquences de la Covid-19 aux banques commerciales en Afrique est celui des titres d’emprunts émis par les Etats de la région.
Pour certaines banques comme en Angola, cela représente jusqu’à 6 fois la valeur de leurs fonds propres. Ce niveau de risque est jugé élevé.
Au Ghana, l’encours des créances douteuses est remonté à 15%, à la fin du mois d’août 2020 malgré l’achèvement du cycle de renforcement des fonds propres par les banques.
Pour Moody’s, « les Etats africains lourdement endettés ont une capacité limitée à absorber les chocs ». Il leur serait difficile d’aider une banque commerciale en cas d’importantes difficultés.
La capacité de remboursement des dettes financières devient complexe et l’accès aux marchés des capitaux reste contraignant pour beaucoup de pays de la région.