A l’heure où la question de l’inadéquation Formation-Emploi préoccupe plus d’un, les acteurs du secteur mènent des réflexions pour répondre efficacement à cette problématique. Seulement un jour après l’installation du Comité de suivi de la réforme de l’apprentissage, les membres de la Commission formation professionnelle et recherche (Cfpr) de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci) et le Secrétariat d’Etat chargé de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (Se-Etfp) se sont réunis en atelier ce 18 avril 2018 à la Maison de l’Entreprise d’Abidjan-Plateau. Objectif : informer, sensibiliser et redynamiser les entreprises, les organisations professionnelles et les Chambres consulaires à l’animation des branches professionnelles.
Philippe Bouedy, conseiller technique, représentant le secrétaire d’Etat Mamadou Touré, a indiqué que cette rencontre constitue une étape déterminante dans la mise en œuvre effective de la réforme de l’Etfp amorcée depuis 2009. « Le diagnostic du système de l’Etfp montre globalement que l’offre d’enseignement technique et de formation professionnelle souffre d’un environnement institutionnel peu adapté et parfois confus », a-t-il déploré. Cette inadéquation entre la formation et l’emploi, va-t-il justifier, résulte du système intégrant peu ou pas les besoins du secteur productif et de la société, un système de formation guidé par l’offre et non par la demande, une absence de partenariat structuré entre le secteur de l’éducation-formation et le monde du travail, une absence de réponses appropriées aux besoins de compétences des acteurs du secteur informel. En clair, une ingénierie de formation mal maîtrisée ou inexistante. Comment y remédier ? Selon M. Bouedy, il convient de remobiliser les organisations professionnelles à travers les treize (13) Comités de branches qui vont assurer un rôle d’ingénierie de formation adaptée aux évolutions, en adéquation avec les attentes de l’économie nationale. Ce, afin de disposer de personnes compétentes, capables d’innovation et de créativité, pour accompagner les entreprises dans leurs politiques de développement.
Il n’a pas omis de rappeler les missions spécifiques des branches professionnelles qui sont de proposer au Se-Etfp la rénovation de l’offre et de la carte des formations professionnelles, la création de nouvelles filières ou l’actualisation de filières existantes, de même que la suppression de filières ne répondant plus aux évolutions. Des choses qui doivent être faites à la demande du Se-Etfp ou d’autres ministères techniques, à la demande du secteur privé ou autres collectivités territoriales.
Le secteur privé croit en la réforme de l’Etfp. En tout cas, c’est ce qui ressort des propos du directeur exécutif adjoint de la Cgeci, Marcellin Zinsou, représentant son président Jean-Marie Ackah. Pour le secteur privé, les branches professionnelles doivent donner un soutien aux entreprises dans le sens de l’évolution de l’environnement économique et du marché du travail. M. Zinsou ajoutera que « nos partenaires s’interrogent aujourd’hui sur la capacité du secteur privé et des chambres consulaires à réaliser les missions assignées aux Comités de branches professionnelles ». C’est pour répondre à cette préoccupation, a justifié le représentant du Patronat Ivoirien, qu’a été initiée cette rencontre d’échanges. « Avec la mise en place prochaine du cadre règlementaire qui régira les Comités de branches professionnelles, nous sommes persuadés que les efforts que vous déployez depuis plusieurs années ne seront pas vains et bientôt, l’opinion nationale appréciera la qualité du travail réalisé dans l’ombre », c’est en ces termes que Marcellin Zinsou a exhorté les acteurs à plus de patience et surtout à redoubler d’effort. Il a réitéré l’engagement du Patronat et des chambres consulaires à accompagner la mise en œuvre opérationnelle effective des résultats de cette réforme dont il pense que « le partenariat Ecole-Entreprise constitue l’axe angulaire ».
A l’issue des travaux lors des sessions d’échanges, il ressort que la facilitation du fonctionnement des structures mises en place nécessite des engagements tels que le besoin de mise à niveau du cadre réglementaire pour renforcer leur statut, les doter de règlement intérieur et besoin de pérenniser le financement du système.
N’Dri Koffi, président de la Commission formation professionnelle et recherche, a appelé tous les acteurs à s’approprier la redynamisation des branches professionnelles.