MESURES EN FAVEUR DU SECTEUR PRIVE IVOIRIEN
Le Premier Ministre déroule le programme du Gouvernement
Avec plus de 15.000 entreprises membres, une participation de 80% aux recettes de l’Etat et une contribution attendue de 60% au Programme National de Développement 2016-2020 (PND), le secteur privé ivoirien mérite un regard nouveau. C’est dans ce cadre que le Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, a été convié à une rencontre d’échanges et de partage organisée par la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), dénommée « Le TI’ DEJ’ du Patronat ». C’était le jeudi 06 juillet 2017
La consolidation de l’économie ivoirienne se fera avec la participation de tous les acteurs, au nombre desquels, le secteur privé, véritable moteur de croissance dans toutes les économies modernes. Conscient de cet état de fait, le gouvernement du Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly en a fait un des axes stratégiques de sa politique de développement économique. Aussi, le choix du thème du jour, « politique économique du gouvernement, quelle place pour le secteur privé ? », a permis au chef du gouvernement d’éclairer le secteur privé sur les principales priorités pour hisser la Côte d’Ivoire au rang des Pays Emergents à l’horizon 2020, relativement à l’environnement des affaires, à la politique budgétaire et fiscale et plus globalement aux politiques sectorielles et de soutien au secteur privé.
A propos de l’environnement des affaires
De l’amélioration de l’indice de sécurité de -3,8% en 2012, à 1,1% aujourd’hui ; à la maitrise de la dette extérieure à 42,6% en termes de ratio dette/PIB après le récent Eurobond, en passant de la hausse des investissements privés de 1.000 à 3.000 milliards de Francs CFA, l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire connait des avancées notables. Globalement, le taux d’investissement est passé de –8,9% en 2011, à plus de 20,5% en 2016. L’économie ivoirienne présente désormais une plus grande résilience face aux crises, en témoignent sa progression au classement du Doing Business et le déblocage des salaires des fonctionnaires à hauteur de 244 milliards de Francs CFA dans un contexte particulier. En effet, le pays a progressé de 29 places, passant du 168e au 139e rang de 2010 à 2016. C’est fort justement qu’il a été cité parmi les 10 Etats les plus réformateurs au monde entre 2014 et 2015. Cette bonne performance s’est accompagnée de l’amélioration dans le domaine de la gouvernance et au niveau de l’indice de perception de la corruption. Ainsi, le pays a fait un bond qualitatif de la 146e place en 2010, à la 108e en 2016 en ce qui concerne Transparency International. Sur la même période, il a également progressé de la 44e à la 21e place suivant l’indice Mo Ibrahim de la Gouvernance Africaine.
Les efforts consentis à l’endroit des entreprises et des fonctionnaires
« S’agissant du stock de la dette intérieure, le gouvernement ivoirien s’engage à payer au cours de l’année 2017, 232 milliards de Francs CFA aux prestataires, à commencer par les créances les plus anciennes. Les autres créances seront prises en compte au fur et à mesure des entrées ». Par ces propos forts à l’endroit des fournisseurs de l’Etat, le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly s’est montré rassurant et optimiste, quant à la volonté de l’Etat de faire face à toutes ses créances. Afin de permettre au gouvernement de mener à bien sa politique économique, l’invité du « TI’ DEJ’ du Patronat » a insisté sur la nécessité d’une trêve sociale de 5 ans avec les différents syndicats de fonctionnaires et d’un délai de 8 ans pour ‘apurement du stock des arriérés dûs aux fonctionnaires, estimé à environ 249 milliards de Francs CFA. Cette décision pourrait contribuer à décrisper le climat tendu entre le gouvernement et les syndicats, étant entendu que le paiement de ce stock des arriérés constituait la pomme de discorde, donnant l’impression que l’on avait atteint le point de non-retour. En tout état de cause, le Premier Ministre amorce ainsi une bombe sociale en suspens depuis sa prise de fonction en janvier dernier.
Pour ce qui est de la compétitivité des entreprises
50 ha en utilisation pour la nouvelle zone industrielle de Yopougon PK 24, lorsque plus de 200 autres ha sont en attente ; la création d’une cour d’appel pour le tribunal de commerce, l’ouverture de nouveaux tribunaux de commerce à l’intérieur du pays, notamment à Bouaké, Daloa, San Pedro et Korhogo à l’effet d’accélérer les décisions de justice (6 mois maximum) ; la dématérialisation des actes administratifs ; etc., Amadou Gon Coulibaly était fort à ton aise pour dresser la liste des actions entreprises et celles en élaboration. Il faut retenir avec l’invité, que l’année 2019 sera déterminante pour l’aboutissement de l’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour accroitre la compétitivité des entreprises nationales. A cet sujet, le Premier Ministre a annoncé l’implication de tous, à commencer par les financiers. « L’intégration des acteurs financiers (assurances, banques, microfinances, marché financier) dans le cadre du Comité de Développement du Secteur Financier (CODESFI) vise à assurer l’approfondissement du secteur financier, en pleine restructuration ». En outre, la Côte d’Ivoire fait partie des 5 pays retenus pour la phase pilote du projet de développement du secteur privé dans le cadre de l’IDA 18. La fenêtre prévue à cet effet permettra à la SFI et la MIGA d’améliorer le financement du secteur privé par des garantis, des bonifications de taux d’intérêts et d’autres mécanismes de facilitation au profit des PME.
Le nouveau rôle dévolu à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), de même que toutes les initiatives suscitées visent à renforcer la place financière régionale que constitue Abidjan. « Il s’agit de répondre de façon substantielle aux besoins de financement de notre économie, à travers une plus grande mobilisation de l’épargne intérieure et sa transformation par des acteurs viables et compétitifs », a-t-il conclu.
Constant GUEY