Classement 2020 selon l’indice de perception de la corruption : plusieurs pays africains toujours dans le rouge
Le classement 2020 de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption dans le monde est désormais public. Sans surprise, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne figurent dans le top 50 des plus corrompus dans le monde, même si quelques changements sont notés çà et là.
19 pays ont connu une amélioration de leurs positions, notamment l’Angola, l’Ethiopie et le Mozambique qui ont gagné respectivement 19, 18 et 12 places. 5 pays ont vu leurs positions inchangées tandis que 25 ont perdu des places. eSwatini et le Liberia ont connu les plus mauvaises performances avec 24 et 17 places perdues respectivement.
On note aussi que les leaders économiques dans leurs sous-régions : le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Cameroun ont perdu des places, notamment 2 pour les deux premiers et 1 pour les leaders de l’UEMOA et la CEMAC. En Afrique de l’Est et australe, le Kenya (+7) et l’Afrique du Sud (+3) ont amélioré significativement leurs positions.
D’un point de vue global, les Seychelles et le Botswana dominent le classement d’Afrique subsaharienne, avec des positions générales respectives de 27e et 34e. Deux pays de l’UEMOA (le Sénégal et le Bénin) sont dans le top 10 des pays les moins corrompus d’Afrique avec pour le Bénin, une première arrivée à ce niveau du classement. On notera aussi la sortie de Maurice et du Ghana de ce classement restreint.
Ce classement sort à quelques semaines du Financial Secrecy Index, un classement qui permet de voir les pays facilitateurs et les receleurs de la corruption, en acceptant la pratique du secret financier. De ce point de vue, l’Afrique occupe souvent une place assez honorable.
De nombreuses ONG continuent de se demander comment est effectué ce classement, car en termes de montant, le continent est la partie du monde où on retrouve le moins de scandales. Quoi qu’il en soit, il n’en faut pas plus pour saper la perception des investisseurs.
Selon des données provisoires de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, l’Afrique subsaharienne n’a reçu que 47 milliards $ d’Investissements directs étrangers en 2019, soit le plus faible montant investi dans une sous-région. Mais là aussi, les perspectives sont ouvertes, car des pays comme la Chine qui sont positionnés en rouge dans l’indice de Transparency International ont aussi reçu une solide part des investissements étrangers.
Le classement de cette année intègre aussi d’autres annexes, comme celles des performances démocratiques, selon l’Economist Intelligence Unit, ou encore l’indice de gouvernance durable de la Fondation Bertelsmann.