Le secteur privé ivoirien et des hommes d’affaires et des officiels américains se sont rencontrés à l’occasion Du forum du secteur privé organisé en marge du 18e Sommet économique et commercial États-Unis-Afrique sur la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA) à la Maison de l’Entreprise.
Cette rencontre qui a eu lieu, le 04 août 2019, a mis en lumière les opportunités commerciales générées par ce partenariat qui, depuis 2000, ouvre un accès préférentiel, sans paiement de droits de douane, à plus 6 000 produits africains sur le marché américain.
L’AGOA prendra fin en 2025 soit dans les six prochaines années. Pendant ces dix dernières années, elle a suscité un accroissement de 500% des exportations africaines aux États-Unis et créé près d’1,3 million d’emplois.
La Côte d’Ivoire fait bien entendu partie des 39 pays éligibles à l’AGOA dont l’éligibilité d’un pays se renouvelle d’année en année, selon ses performances en matière de bonne gouvernance, libéralisme économique, respect des droits des travailleurs, etc.
Le pays a exporté plus d’un milliard de dollars U.S, soit plus de 575 milliards de FCfa de produits sur le marché américain en 2017. L’objectif recherché à travers la Stratégie nationale de l’AGOA mis sur pied est de dépasser 3 milliards de dollars U.S (1 200 milliards FCfa) en 2025. Le volume considérable des exportations des produits ivoiriens sur le marché américain fait des USA le deuxième client de la Côte d’Ivoire.
Celle-ci se classe d’ailleurs dans le top 10 des pays africains exportateurs dans le cadre de l’AGOA derrière le Lesotho, la République Démocratique du Congo, le Ghana, le Kenya, le Tchad, l’Angola, l’Afrique du Sud, le Nigeria…
Toutefois, pour M. Jean-Marie Ackah, Président de la CGECI, le Patronat ivoirien, l’African Growth Opportunities Act n’a pas suffisamment amélioré la diversification et la transformation structurelle des économies africaines.
Il a souhaité de ce fait que le Sommet d’Abidjan soit l’occasion pour les différentes parties prenantes de s’accorder sur de véritables stratégies profitables aux Etats membres de l’AGOA.
Les panels ont permis de partager les expériences
Le forum économique avec le secteur privé ivoirien auquel de nombreux acteurs économiques africains ont pris part a permis de relever beaucoup de préoccupations qui avaient été soulevées lors du précédent AGOA : Se doter de règles d’origine plus souples ; Attirer les investissements américains en Afrique ;Rendre l’aide américaine à l’Afrique plus efficace ; Déboucher sur la mise en place d’un mécanisme de suivi évaluation mettant au centre le secteur privé ; Se concentrer également sur la suppression des barrières non tarifaires à côté de la baisse des tarifs…
Le Président de la CGECI a exprimé ses vœux de voir les leçons du passé être tirées afin de permettre à l’AGOA de profiter davantage aux secteurs d’activité ciblés.
Pour les États-Unis, en effet, la tenue du Sommet d’Abidjan décliné en plusieurs axes (Les rencontres de haut niveau, le forum du secteur privé et les assises avec la Société civile) permet potentiellement de réorienter et de consolider les relations économiques avec l’Afrique, en inscrivant ce partenariat dans une relation win-win.
Une vue des participants au forum du secteur privé
A juste titre, la délégation des Etats-Unis a annoncé une nouvelle initiative américaine connue sous le vocable Prosper Africa, «l’Afrique prospère », qui impulsera davantage les relations économiques avec l’Afrique pour permettre aux entreprises américaines de tirer profit des multiples opportunités que présente le Continent.
L’Afrique pourra, quant à elle, compter sur le soutien des Agences de développement U.S qui aideront à identifier et à éliminer les obstacles politiques, réglementaires, de capacité et logistiques, au commerce et aux investissements du secteur privé, dans le but de créer un climat commercial bénéfique pour les États-Unis et l’Afrique. C’est ce message qui a été porté par M. Tibor Nagy, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires africaines, l’initiative du gouvernement américain et M. Seward «Skip » Jones, sous-secrétaire adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique au Département du Commerce.
Notons que le forum du secteur privé a été co-organisé par la CGECI et le Conseil des Entreprises pour l’Afrique dirigé par Mme Florizelle Liser.