Dans un article publié par l’agence d’information économique « Ecofin », il ressort qu’entre 2006 et 2015, les pays d’Afrique subsaharienne ont perdu chaque jour, l’équivalent 23 millions $ de recettes fiscales, en raison de fausses facturations qui seraient réalisées par des acteurs économiques sur les opérations de commerce international, peut-on déduire des indicateurs d’un rapport rendu public le 28 janvier 2019, par le Global Financial Integrity (GFI).
L’Organisation non gouvernementale basée à Washington, et qui se focalise sur la traque des flux financiers illicites à travers le monde, révèle en effet que la région subsaharienne a perdu globalement 84 milliards $ sur la période de 10 ans que couvre son étude, soit près de 3650 jours.
Ce montant brut cache cependant quelques précisions de poids. Déjà, les estimations ont été obtenues via le département des statistiques du FMI (Fonds monétaire international). Aussi, bien que ces sommes perdues par les gouvernements de cette région du monde soient plus faibles comparées à d’autres, la proportion globale des pertes de l’Afrique subsaharienne (33,2%) sur le volume total de son commerce extérieur (248 milliards $) est bien plus importante qu’ailleurs.
De même, le rapport distingue les pertes qui ont entraîné des sorties de capitaux de la région (43 milliards $), de celles qui ont généré des flux entrants (41 milliards $). Même si la perte nette sur ce segment des flux financiers illicites est de seulement 2 milliards $, il n’en demeure pas moins que, pour une région qui accorde déjà d’importants avantages fiscaux pour attirer les investisseurs, c’est une perte significative pour ses gouvernements.
Rappelons que la région subsaharienne qui avait obtenu un allègement de sa dette avec la vague des programmes en rapport à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, a recommencé à s’endetter à un rythme qui inquiète un nombre critique d’analystes. Rien qu’en 2018, ils ont sollicité le marché international des capitaux pour 16,5 milliards $, malgré des conditions d’emprunts qui se sont durcies.