L’Union européenne (UE) ne compte pas reconduire le mécanisme de stabilisation de son marché de la banane qui permettait aux pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) d’être relativement à l’abri de la concurrence. L’annonce a été faite par Jobst von Kirchmann, représentant de l’UE en Côte d’Ivoire, relève l’agence d’information économique et financière Ecofin.
« Le comportement des consommateurs dans l’Union européenne a changé : l’accent est mis aujourd’hui sur les aspects sociaux, l’environnement et la santé. Ce changement de comportement s’est traduit par une pression sur les institutions européennes à laquelle elles ne peuvent se soustraire », a fait savoir le responsable.
Ce dispositif fait partie de l’accord de libre-échange conclu en 2009 entre l’UE et les pays latino-américains non-ACP comme le Costa Rica, le Honduras, le Pérou, la Colombie et l’Equateur. Il permettait au bloc européen de frapper, depuis cette année, les importations provenant de ces pays de droits de douane supplémentaires lorsque les importations dépassaient un certain volume.
Avec la fin de ce mécanisme, de nombreuses organisations de défense des producteurs du continent craignent que la part des exportations africaines ne fonde comme neige au soleil. D’autant plus que les droits de douane appliqués à la banane en provenance des pays non-ACP passeront à 75 $/tonne, d’ici 2020, contre 148 $/tonne, une décennie plus tôt.
Pour rappel, la banane reste une filière importante pour de nombreux pays africains comme le Cameroun, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Ces trois nations exportent 80% de leurs volumes vers le marché européen.