PROJET DE DISCOURS DU PRESIDENT DE LA CGECI
A L’OCCASION DE LA 7ème EDITION DE LA CGECI ACADEMY
Excellence, Monsieur le Président de la République de Côte d’Ivoire ;
Monsieur, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre du Budget et Portefeuille de l’Etat ;
Madame et Messieurs les Présidents d’Institutions ;
Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Défense ;
Mesdames et Messieurs, les Ministres, Membres du Gouvernement ;
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Membres du Corps diplomatique et Consulaire ;
Mesdames et Messieurs les Présidents et Représentants d’Institutions Internationales ;
Monsieur le Maire de la Commune de Cocody ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux et Centraux ;
Messieurs les Présidents des Patronats du Cameroun, du Togo, du Sénégal, de la Guinée et de la Tunisie ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil d’Administration de la CGECI ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Groupements, Syndicats et Associations professionnels ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises ;
Messieurs les Chefs Coutumiers ;
Chers Panélistes ;
Honorables Invités ;
Chers amis de la presse ;
Excellence Monsieur le Président de la République
C’est pour moi un honneur et un réel plaisir de vous souhaiter la bienvenue à la 7ème édition de la CGECI Academy, forum économique annuel de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire.
Votre participation à ce rendez-vous annuel du Patronat Ivoirien constitue une première dans les annales de la CGECI Academy.
Aussi, voudrais-je vous exprimer au nom du Conseil d’Administration de la CGECI, de l’ensemble de ses adhérents et en mon nom personnel, notre très sincère et infinie gratitude.
Permettez-moi, Excellence, Monsieur le Président de la République, d’étendre nos remerciements à l’ensemble de votre gouvernement conduit par Monsieur le Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Monsieur Amadou Gon COULIBALY, notre partenaire de référence.
Mes remerciements et ma gratitude vont également aux Présidents des principales organisations patronales des pays amis du Cameroun, du Sénégal, du Togo, de la Guinée et de la Tunisie et qui nous ont fait l’amitié de venir en Côte d’Ivoire à l’invitation de la CGECI. Il s’agit du Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM), du Conseil National du Patronat du Sénégal (CNP Sénégal), du Conseil National du Patronat du Togo (CNP Togo), du Conseil National du Patronat Guinéen (CNP Guinée) et de L’Union Tunisienne de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat (UTICA).
J’adresse mes chaleureux remerciements à la forte délégation d’hommes d’affaires d’Afrique du Sud, qui a fait le déplacement depuis leur beau pays. Cette présence remarquée témoigne de la qualité des relations qui se sont tissées et qui se raffermissent entre les secteurs privés de nos deux pays.
Nous avons fait le choix d’inviter l’Afrique du Sud comme Pays à l’honneur pour nous inspirer de l’exemple de cette grande nation africaine en matière d’industrialisation.
Encore une fois merci à vous chers partenaires de l’Afrique du Sud et j’espère qu’au-delà des aspects officiels, cette occasion de rencontres vous permettra de nouer des partenariats d’affaires avec des entreprises ivoiriennes.
Mes remerciements à la prestigieuse École (HEC-Paris), partenaire officiel de la CGECI ACADEMY 2018 dont la présence et la participation très active dans les sessions à venir, avec l’intervention d’éminents professeurs, traduisent l’excellence des relations entre nos deux institutions.
J’exprime enfin ma reconnaissance à l’ensemble des dirigeants d’entreprises, des jeunes entrepreneurs et aspirants entrepreneurs dont la forte participation témoigne de la vitalité du secteur privé ivoirien.
Excellence Monsieur le Président de la République,
En présidant en personne cette cérémonie, vous joignez une nouvelle fois l’acte à la parole.
En effet, depuis votre accession à la Magistrature Suprême, vous n’avez eu de cesse de placer le Secteur Privé au cœur de votre politique de développement.
Cette volonté de donner toute sa place au Secteur Privé s’est exprimée de façon très concrète dans votre gouvernance économique.
Ainsi, dès le départ, vous avez associé le Secteur Privé et spécifiquement la CGECI à l’élaboration des deux Programmes Nationaux de Développement (2014-2016 et 2016-2020) et vous avez compté sur l’investissement Privé national et international pour saisir toutes les opportunités offertes par ces PND.
Nous nous réjouissons des avancées notables enregistrées au cours de vos mandats présidentiels en matière d’assainissement de l’environnement des affaires. A ce stade de mon propos, il serait présomptueux de dresser ici la liste exhaustive de toutes les réformes engagées depuis plusieurs années, sous votre impulsion, et qui vont dans le sens de la promotion d’un cadre de compétition sain et incitatif.
Permettez-moi cependant de rappeler certains actes majeurs qui ont eu un impact significatif sur le climat des affaires et qui ont été plébiscités par l’ensemble de la communauté économique.
Il s’agit entre autres, de la redynamisation du Dialogue public-privé avec la réactivation du Comité de Concertation Etat-Secteur Privé sous la haute impulsion de Monsieur le Premier Ministre, de la création et de l’opérationnalisation du Tribunal du Commerce et de la Cour d’Appel du Tribunal du Commerce, de la révision du Code des Investissements, de la création d’une Autorité Nationale de Régulation des Marchés publics avec une ouverture marquée aux PME, de la révision du Code du Travail et des codes sectoriels (électricité, Télécoms, mines, pétrole pour ne citer que ceux-là).
Nous n’omettrons pas l’accent particulier mis sur l’apurement de la dette intérieure et les remboursements des crédits de TVA qui ont permis de soulager grandement la trésorerie des entreprises ivoiriennes dont un grand nombre de PME.
Dans ce train des réformes engagées, notre plus grande satisfaction a été de voir le Secteur Privé associé à toutes les étapes de la réflexion et de la mise en œuvre de ces réformes. Nous évoquerons à ce propos les multiples cadres paritaires de pilotage qui ont été successivement créés pour assurer une bonne exécution et une bonne gouvernance de ces réformes.
Nous saluons également la mise en place récente du Conseil National de Politique Economique qui prévoit une implication du Secteur Privé en amont des politiques publiques.
Excellence Monsieur le Président de la République, la CGECI a su saisir la perche que vous lui avez offerte de contribuer notablement au développement économique et social de notre pays. Elle s’est ainsi positionnée comme une véritable force de proposition en multipliant les initiatives telles que la participation à la réflexion sur le projet de réforme fiscale ou sur la question de l’émergence des champions nationaux qui figure dans votre programme de gouvernement.
La CGECI ACADEMY, notre forum annuel, s’inscrit dans cette même logique d’accompagnement du développement économique de notre Nation en intégrant, outre les questions spécifiques liées au développement du secteur privé, la promotion de la culture entrepreneuriale et de l’innovation auprès de jeunesse. Pour cette nouvelle édition, le choix du thème de la CGECI Academy 2018 « Cap sur l’industrialisation : un défi pour tous » n’est pas du tout fortuit.
Ce thème s’inscrit dans la vision portée par Votre Excellence qui est de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon des années 2020, laquelle vision se décline dans le plan national de développement 2016-2020, qui a été conçu avec comme axe stratégique la transformation structurelle de l’économie ivoirienne par l’industrialisation.
Oui Excellence Monsieur le Président de la République, cette vision est grande et nous la partageons.
En effet les statistiques publiées par l’ONUDI et la CNUCED, établissent la relation étroite entre la croissance de la valeur ajoutée manufacturière et la croissance économique. Les expériences des pays de l’Union Européenne, des États Unis d’Amérique, du Japon, et maintenant plus près de nous du Brésil, de la Chine et des pays d’Asie du sud-est, démontrent comment les efforts concertés pour construire une capacité de production et diversifié l’économie, accélère la croissance économique et la prospérité.
Sans ambiguïté, une croissance industrielle durable entraine une réduction significative de la pauvreté.
S’il est vrai que l’Etat de Côte d’Ivoire a retenu comme axe stratégique du PND 2016-2020 la transformation structurelle de l’économie ivoirienne par l’industrialisation, nous pensons également que cette industrialisation doit aussi ouvrir la voie à l’émergence de champions nationaux pour en démultiplier les effets sur l’ensemble de l’économie nationale.
Les opportunités dans le secteur de la transformation industrielle pour l’investissement national sont effectivement là, et à travers la CGECI ACADEMY 2018, nous ambitionnons de présenter aux chefs d’entreprises et aux promoteurs d’entreprises ces opportunités de développement industriel dans leurs différents domaines d’activités et d’accompagner les jeunes entrepreneurs dans leur projet de création ou de développement d’activités industrielles.
Nous souhaitons également faire un état des lieux du secteur secondaire en Côte d’Ivoire, identifier les opportunités de développement industriel de la Côte d’Ivoire par filières stratégiques et échanger avec le Gouvernement et les bailleurs de fonds internationaux sur les freins au développement industriel de la Côte d’Ivoire, et proposer un plan d’actions du secteur privé ivoirien pour la transformation industrielle de la Côte d’Ivoire.
L’ambition du Gouvernement clairement affichée dans le PND 2016-2020 de porter la part du secteur industriel de 25% du PIB en 2014 à 40% en 2020 et de faire émerger de grands champions nationaux voire régionaux passe, à notre sens, nécessairement par une politique volontariste et une intervention forte de l’Etat.
Des progrès certains en matière de facilitation de l’activité industrielle ont été enregistrés ces dernières années. A ce titre, nous citerons la refonte du cadre institutionnel de gestion des zones industrielles, les investissements importants réalisés ou en cours de réalisation dans les infrastructures routières et portuaires, la réhabilitation de la zone industrielle de Yopougon et l’aménagement d’une nouvelle zone industrielle au PK24.
Cependant, force est de constater que notre industrie reste confrontée à des problèmes structurels de compétitivité liés aux coûts des facteurs de production dont l’énergie, l’eau, les intrants importés, ainsi qu’au manque de performance logistique et à la faible disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée et directement productive. De plus, l’accès au foncier industriel demeure problématique pour les petites et moyennes industries.
En outre, les entreprises industrielles font toujours face aux lourdeurs administratives, à une pression fiscale difficilement soutenable, à une règlementation parfois trop contraignante et aux difficultés d’accès aux marchés régionaux.
Par ailleurs, les agro-industriels installés dans certaines zones de production agricole de l’Intérieur du pays éprouvent d’importantes difficultés à évacuer leur production vers les pôles de seconde transformation du fait de la dégradation des principales voies d’accès. Ces entreprises agro-industrielles sont contraintes d’entretenir à leurs frais ces voies, ce qui a pour effet d’alourdir leurs charges d’exploitation et partant affecte leur rentabilité.
Certains secteurs industriels souffrent également de la concurrence déloyale des produits issus de la fraude et de la contrefaçon, liée en particulier aux faibles équipements des structures nationales de lutte contre ces fléaux.
Sans préempter sur les travaux à venir du présent Forum, nous pouvons d’ores et déjà esquisser, à l’instar des pays émergents qui ont réussi leur transformation structurelle par l’industrialisation, de possibles pistes de solutions telles que :
- la baisse des coûts logistiques
- la facilitation à l’accès au foncier industriel notamment pour les Petites et Moyennes Industries,
- le renforcement du poids des entreprises nationales dans la commande publique
- le recours au levier fiscal, pour rendre encore plus attractif l’investissement dans l’industrie
- la mise en place d’incitations spécifiques pour encourager le renouvellement de l’appareil productif
- une protection renforcée du marché et des dispositifs de lutte contre l’informel, la fraude et la contrefaçon
- le développement du capital humain destiné à l’industrie par une accélération de la réforme de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle.
- des mesures spécifiques de soutien pour les entreprises industrielles présentant un fort potentiel de développement
Excellence Monsieur le Président de la République,
Ces points renforcent notre conviction de la nécessité d’agir collectivement et conjointement dans un partenariat public-privé gagnant-gagnant pour réussir le pari de la transformation structurelle de notre économie.
C’est dans cet esprit constructif et positif que nous sommes, à la CGECI, résolument engagés pour l’avènement d’une industrie prospère, compétitive, créatrice de richesses et d’emplois durables et qui contribue à la paix sociale.
C’est là tout le sens de cette Edition de la CGECI Academy.
Vive la Côte d’Ivoire ! Vive la CGECI Academy !
Je vous remercie de votre aimable attention.