La Banque mondiale (BM) a indiqué, jeudi 9 avril que l’Afrique subsaharienne connaîtra en 2020 sa première récession depuis 25 ans en raison de l’impact de l’épidémie de coronavirus. Dans son rapport Africa’s Pulse publié, jeudi 9 avril, l’institution de Bretton Woods a souligné que la croissance économique en Afrique subsaharienne chute de 2,4 % en 2019 pour devenir négative et compris entre -2,1 % et -5,1 % en 2020.
En particulier, les pays dépendants d’exportations pétrolières et minières devraient être les plus affectés, a affirmé l’institution multilatérale. Albert Zeufack, économiste en chef pour l’Afrique à la Banque mondiale a déclaré : «en raison de la détérioration de la situation budgétaire et de l’augmentation de la dette publique, les gouvernements de la région n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre pour déployer la politique budgétaire pour faire face à la crise du COVID-19».
«L’Afrique seule ne sera pas en mesure de contenir la maladie et ses impacts, il est urgent d’alléger temporairement la dette bilatérale officielle pour aider à combattre la pandémie tout en préservant la stabilité macroéconomique dans la région», rajoute-t-il. L’Afrique subsaharienne a payé un montant total de 35,8 milliards de dollars du service de la dette en 2018, soit 2,1% du produit intérieur brut (PIB) régional. La région pourrait avoir besoin d’une relance économique d’urgence de 100 milliards de dollars (y compris une dispense estimée à 44 milliards de dollars pour les paiements d’intérêts en 2020).
Sur cette base, l’instance exhorte un moratoire sur la dette (injection immédiatement des liquidités), qui devrait élargirait l’espace budgétaire des gouvernements africains. En outre, la banque mondiale recommande 3 actions immédiates. Il s’agit de mettre l’accent sur le renforcement des systèmes de santé, des programmes de protection sociale et de maintenir la logistique ouverte pour éviter une crise alimentaire imminente dans la région. Le rapport encourage également les décideurs africains à réfléchir à la stratégie de sortie de COVID-19. “Une fois que les mesures de confinement et d’atténuation seront levées, les politiques économiques devraient être orientées vers le renforcement de la résilience future”, indique le rapport.