Dans sa politique d’accélérer la connexion entre les entreprises ivoiriennes et françaises, BPI France a lancé le 2 juin 2021 à l’Institut français d’Abidjan-Plateau, son événement dénommé « Inspire & Connect » autour du thème de l’audace d’entreprendre.
A cette occasion, le Président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire, M. Jean-Marie ACKAH, a pris part à la séquence « Ensemble et maintenant » au sein du panel: « La dynamique engagée de l’entrepreneuriat en Afrique de l’Ouest ».
Il avait comme co-panelistes Mme Anne Laure KIECHEL, fondatrice et PDG de Global Sovereign Advisory ; MM. Papa Amadou SARR de la Délégation générale à l’Entrepreneuriat Rapide du Sénégal ; Mamadou TOURE, Ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, et porte-parole adjoint du Gouvernement et Franck RIESTER, Ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité de France.
Faisant un état des lieux sur le Continent, le Président ACKAH a indiqué que l’Afrique a connu une croissance régulière sur les dernières années et la Côte d’Ivoire particulièrement a connu une croissance relativement forte depuis près de dix ans.
Mais à l’arrivée, le constat, à l’en croire, c’est qu’il convient de se demander si cela a suffi pour permettre aux pays africains de sortir de manière significative de la pauvreté, pour les tirer vers l’émergence économique. Il y a répondu par la négative. Et pour cause, il a évoqué la problématique de la démographie importante en Afrique, l’accroissement important de la population vient donc impacter cette croissance. A cela s’ajoute la problématique du modèle économique qui a soutenu cette croissance. En évoquant les infrastructures, il a souligné que celles-ci ne valent que pour autant qu’elles créent les conditions pour l’implantation, le développement d’un tissu économique d’entreprises de production, etc. C’est à ce deuxième stade que ces infrastructures impactent une croissance durable.
Le constat fait, selon M. ACKAH, c’est qu’il n’y a pas d’autres choix face à ces contraintes que le développement et l’élargissement de l’entrepreneuriat, l’entreprise privée. « Ce n’est pas une question d’envie de liberté, de tendance actuelle, c’est plutôt une question de survie pour nos pays sinon, nous ne sortirons pas de notre situation de pauvreté ». Le Plan National de Développement, a-t-il renchéri, prévoit sur la période 2021-2025 pratiquement cinq millions de création d’emplois. Pour lui, ce n’est pas l’Etat qui pourra le faire. Ce n’est que l’entreprise privée dans un modèle économique de création d’entreprises, de création de valeur ajoutée, de transformation industrielle.
Alors, poursuit le Président de la CGECI, « nous devons créer toutes les conditions pour soutenir cet élan de création d’entreprises, pour insuffler un esprit entrepreneurial chez des jeunes ». Sur ce dernier point, il a rappelé ceci : « En tant que plus anciens opérateurs économiques, en tant qu’Organisation professionnelle, patronale, nous devons jouer notre rôle. Au niveau du Patronat Ivoirien, nous essayons de jouer ce rôle. La CGECI a d’ailleurs depuis plusieurs années, initié le forum économique dénommé « CGECI Academy » qui permet de réunir tous les ans, près de 3.000 jeunes pour parler de l’entreprise afin de susciter une graine entrepreneuriale chez la jeunesse. Elle dispose également d’un incubateur en son sein pour l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Pour poursuivre cet élan, elle a aussi initié en marge de la CGECI Academy, la « CGECI Business Plan Competition » qui est un concours à destination des jeunes porteurs de projets ».
« Il est donc clair que nous avons notre part à jouer et nos gouvernants ont également une part fondamentale à jouer sur l’environnement des affaires. Le premier rôle est de créer un environnement des affaires qui soit véritablement propice à l’entreprise privée. Plus largement, cela va des questions d’ordre général, le fonctionnement de l’Administration, la gouvernance, la question de l’éducation. Pour soutenir le développement de l’entreprise privée, il faut que le capital humain soit orienté dans ce sens. C’est dire que le type d’éducation que nous mettons en place dans nos pays doit être aligné avec cet objet. La jeunesse ivoirienne et africaine de manière générale est bien consciente de cet enjeu parce qu’elle est portée par cette audace et est ouverte à cette évolution mondiale, et en même temps, elle n’a pas le choix. Il nous appartient à tous de créer les conditions pour qu’elle puisse s’exprimer », dixit Jean-Marie ACKAH.
Aux partenaires étrangers, il a souhaité qu’ils s’intéressent à cette jeunesse qui ne peut être laissée sans perspectives parce qu’elle constitue un potentiel. Il faut donc que l’Etat et le Secteur privé arrivent à créer les mécanismes adéquats, qui fonctionnent, des mécanismes souples et agiles car sans agilité, l’entreprise meurt avant de décoller.
Comme tous les autres intervenants, Mme Anne Laure KIECHEL a indiqué que la jeunesse est un élément important à garder en tête parce que 35% d’entre eux en 2050 seront en Afrique. Chaque année, l’on a entre 10 et 12 millions de jeunes qui viennent sur le marché du travail et pourtant il n’y a que trois millions d’emplois dans le secteur formel qui sont créés. Un gap d’à peu près 10 millions de talents. Il va donc falloir trouver des solutions pour eux.