Le Premier Ministre de Côte d’Ivoire, M. Amadou Gon Coulibaly, a animé le jeudi 21 mars 2019, une conférence de presse pour passer en revue l’action gouvernementale dans les politiques économiques et sociales.
Il a rappelé que la Côte d’Ivoire a enregistré de 2012 à 2018 un taux de croissance économique annuel moyen de 8,6%, contre 0,8% de 2000 à 2010. « Cette dynamique, impulsée par les investissements et des réformes stratégiques, a permis d’améliorer significativement les indicateurs socio-économiques. Ainsi, le PIB par habitant a augmenté de 33% de 2010 à 2017, passant de 560 300 F CFA à 745 200 F CFA. Le niveau des dépenses pro-pauvres est, quant à lui, passé de 885,2 milliards FCFA en 2010 à 2 290,8 milliards FCFA en 2018. Cela a permis d’inverser la tendance haussière de la pauvreté enregistrée de 1984 à 2011 », dixit le Premier Ministre, Chef du gouvernement.
L’incidence de la politique socio-économique dont parle le Premier Ministre a été une baisse remarquable du taux de pauvreté, qui dit-il, est passé de 51% en 2011 à 46,3% en 2015. « Et ce taux devrait se situer en deçà de ce niveau en 2018. Des enquêtes sont en cours actuellement pour nous donner les chiffres de l’année 2018 ».
Gon Coulibaly a fait savoir qu’ en 2012, le gouvernement avait élaboré le Plan National de Développement 2012-2015, avec pour objectifs de doter le pays d’infrastructures de base dans les secteurs du transport, de l’énergie, de l’approvisionnement en eau potable, de la santé, de l’éducation, etc. Ce PND, d’un montant de 11.000 milliards de FCFA, a intégré une forte dimension sociale.
Ces efforts, a poursuivi le conférencier, ont permis d’enregistrer des progrès notables, en termes de restauration de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et de relance de l’outil de production. Par ailleurs, la bonne tenue des cours des principales matières premières (café, cacao et anacarde) ont permis de transférer des ressources importantes vers les populations en milieu rural.
« Les revenus du monde agricole sont passés de 3.368 milliards FCFA en 2012 à 5.653 milliards FCFA en 2015, soit une hausse de 68%. En outre, la hausse du SMIG qui est passé de 36 000 FCFA à 60 000 FCFA en 2014 et le déblocage du salaire indiciaire des fonctionnaires et agents de l’Etat en 2015 ont contribué au renforcement du pouvoir d’achat des populations. Sur la base de ces acquis, le second PND, d’un montant de 30.000 milliards de FCFA, actuellement en cours d’exécution, vise à consolider la dynamique de croissance, en la rendant encore plus inclusive. Ainsi, la mise en œuvre des deux PND, permet de positionner et de maintenir notre pays dans une dynamique de forte croissance, tout en garantissant un cadre macro-économique de qualité et une forte attractivité des investisseurs, tant nationaux qu’internationaux », a précisé le Chef du gouvernement ivoirien
Ces performances ont certes eu un relent positif sur la vie des Ivoiriens et sur le développement de la Côte d’Ivoire mais le lourd passif social laissé par plusieurs années de crise a généré de nombreuses attentes. Le gouvernement ivoirien qui en a pleinement conscience a élaboré un programme social qui prévoit le renforcement de l’autonomisation des femmes, des missions de l’Agence Emploi Jeunes ( AEJ) afin de permettre aux jeunes et aux femmes d’avoir accès à des revenus plus décents et plus stables.
Le Premier Ministre a indiqué que son gouvernement mettra tout en œuvre pour faciliter la recherche du premier emploi pour les jeunes diplômés. Et ce, à travers l’identification en ligne des jeunes diplômés en quête d’emploi sur le site internet de l’Agence emploi jeune.
« L’amélioration de la couverture territoriale des bureaux de l’AEJ, une meilleure orientation des jeunes diplômés vers les programmes de développement de compétence, l’emploi salarié ou l’entreprenariat pour la création d’entreprise sont prévus », a-t-il rassuré.
Pour lui, la jeunesse ivoirienne est le moteur de la création de la richesse nationale. De fait, « l’Etat de Côte d’Ivoire est fermement engagé à poursuivre les efforts, à privilégier leur bien-être et promouvoir l’excellence ».
M. Gon Coulibaly s’est félicité également de la modification récente du décret régissant la formation par apprentissage. A l’en croire, cette décision du gouvernement permettra aux jeunes diplômés de se former aux métiers de leur choix et de rejoindre plus rapidement le monde du travail.
Intervenant sur le projet de la Couverture maladie universelle (CMU), il a annoncé le démarrage pour le 1er octobre avec 725 centres de santé qui seront rendus opérationnels.
Il a promis que ces infrastructures seront réhabilitées et équipés davantage. A ce titre, le chef du gouvernement a rassuré tous les adhérents sur la mobilisation des ressources à l’effet de mettre ces centres aux normes internationales. Pour le conférencier, les choses devraient aller très vite dans le sens voulu par les Ivoiriens car, dit-il, tous les contrats sont déjà été passés.
Le prélèvement des cotisations des acteurs du secteur formel connaîtra un début d’exécution le 1er juillet 2019 et les prestations seront menées le 1er octobre de la même année calendaire.
Gon Coulibaly a tenu à préciser que le régime de base sera de 70% tout en suggérant aux adhérents d’avoir les assurances complémentaires pour leur couverture totale.
Il a rappelé que la CMU est projet ambitieux en matière de santé. C’est un système de protection contre le risque maladie, obligatoire pour l’ensemble des populations vivant en Côte d’Ivoire, nationales ou non. Le conférencier a relevé qu’à ce jour, ce sont 5% de la population ivoirienne qui bénéficient d’une couverture sociale.
La Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) est l’institution de prévoyance sociale en charge de piloter la mise en œuvre. Le système, avec pour socle la solidarité nationale, offre deux régimes. L’un contributif dont les bénéficiaires doivent s’acquitter d’une cotisation mensuelle de 1.000 francs CFA par mois, et l’autre non contributif, à destination des populations dites économiquement faibles ou démunies dont la contribution sera subventionnée par l’Etat ivoirien.
La généralisation effective de la CMU est un pan essentiel du programme social du gouvernement (PSGouv) sur la période 2019-2020, en est-il ressorti de l’intervention du Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat.