Le Nigeria va signer l’accord relatif à la création de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF) lors du prochain sommet de l’Union africaine (UA) prévu le 7 juillet à Niamey, a annoncé la présidence nigériane dans un communiqué publié le 2 juillet sur son compte Twitter.
Première économie du continent, le Nigeria n’a pas encore signé cet accord à travers lequel les pays africains s’engagent à supprimer les droits de douane sur 90 % des biens, à libéraliser progressivement le commerce des services et à éliminer les nombreux autres obstacles non tarifaires, tels que les longs retards aux frontières nationales qui entravent le commerce entre les pays du continent.
Craignant de voir une déferlante de produits étrangers ruiner son industrie, ce pays d’Afrique de l’Ouest a préféré temporiser et attendre les conclusions d’une étude d’impact de la ZLECAF sur son économie qui a été commandée par le Président Muhammadu Buhari . Cette étude réalisée par un comité d’experts a cependant recommandé la semaine dernière au Président nigérian « d’envisager de rejoindre la ZLECAF ».
« Notre position est très simple, nous soutenons le libre-échange dans la mesure où il est juste et mené sur une base équitable », a déclaré M. Buhari, cité par le communiqué publié sur le compte Twitter de la présidence.
L’UA avait exhorté début mai dernier, le Nigeria à rejoindre la ZLECAF.
« Nous encourageons le Nigeria à figurer parmi les membres fondateurs de la ZlECAF en ratifiant l’accord y afférent avant le 30 mai », avait alors déclaré M. Albert Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’Union Africaine.
La zone de libre-échange continentale est officiellement entrée en vigueur le 30 mai, après les dernières ratifications de la Sierra Leone, de la République arabe sahraouie démocratique. Ces deux pays ont porté à 22, le nombre de ratifications, soit le seuil minimum requis pour son lancement qui ouvrira la voie à la constitution d’un marché unique de 1,2 milliard de consommateurs.
Selon les calculs de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), la ZLECAF pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 % par an. L’Afrique est en effet très en retard en matière d’échanges intercontinentaux. Le commerce intra-africain ne représente que 15 % du total des échanges sur le continent contre 67 % pour les flux commerciaux intra-européens.