Si l’Afrique est l’une des régions les plus affectées par le changement climatique, ses populations sont très peu informées sur le phénomène. C’est ce que rapporte l’étude « Change ahead : Experience and awareness of climate change in Africa » réalisée par Afrobarometer sur 34 pays du continent et citée par l’Agence d’informations économique Ecofin.
Selon les résultats de l’étude, deux Africains sur trois affirment que les conditions de production agricole ont empiré dans leur région au cours de la décennie écoulée. Une forte majorité de ces personnes vivent en Afrique de l’Est. Les principales causes citées pour ces dégradations des conditions sont la sécheresse, mais également les inondations. Certains pays comme Madagascar ou le Malawi subissent ces deux types d’événements dont l’ampleur s’est aggravée et la vitesse, accélérée.
Au total, 58 % des Africains ont entendu parler du réchauffement climatique. En Afrique du Sud, pays le plus développé du continent, seulement 41% des personnes questionnées sont avertis du phénomène. Parmi les catégories les moins familières au concept, figurent les populations rurales, les femmes, les populations les plus défavorisées, celles moins éduquées et les personnes actives dans le secteur agricole.
Concernant ceux qui ont entendu parler du réchauffement climatique, seulement 28 % sont vraiment informés, connaissent ses conséquences négatives et ses causes. Si plus d’un habitant sur deux de l’île Maurice maîtrise ce sujet, cette part chute à moins de 20% pour les pays tels que le Liberia, le Mozambique, la Namibie, le Niger, l’Afrique du Sud ou la Tunisie.
71 % des personnes ayant entendu parler du changement climatique pensent qu’il doit être ralenti, mais seulement 51 % d’entre eux pensent pouvoir y participer « un peu ».
Des données collectées en 2018 avaient déjà démontré que le changement climatique n’est pas une priorité pour la plupart des habitants du continent. Ils perçoivent plutôt des problèmes tels que l’accès à l’eau, le déficit alimentaire ou encore l’agriculture comme prioritaires. Des domaines somme toute, très exposés aux changements climatiques. Une réalité qui montre l’importance d’informer l’ensemble de ces populations sur le défi que ce phénomène représente et les différentes options disponibles pour le ralentir et s’y adapter.