Le Ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur (MIAIE) en collaboration avec la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) a organisé une rencontre destinée au Secteur Privé. Cette rencontre avait pour but d’échanger sur l’état de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Economique intérimaire (APEi) depuis l’effectivité du démantèlement tarifaire en Côte d’Ivoire. Cette rencontre d’informations et d’échanges, principalement dédiée aux opérateurs du Secteur Privé a eu lieu le 14 septembre 2020, à la Maison de l’Entreprise. Elle visait à promouvoir la compétitivité du Secteur privé ivoirien et faciliter son insertion dans le commerce régional et mondial, à travers l’amélioration de ses capacités de production, de transformation et d’exportation des biens et services. De façon spécifique, il s’est agi d’échanger sur le niveau d’avancement de la mise en œuvre des APE intérimaires Côte d’Ivoire Union Européenne et Côte d’Ivoire-Royaume Uni; sur les premiers effets de la première phase de démantèlement tarifaire et sur la feuille de route du processus de l’APEi.
Au chapitre des allocutions, le Directeur Exécutif de la CGECI, M. Stéphane AKA-ANGHUI est intervenu au nom du Président de l’Organisation Patronale M. Jean-Marie ACKAH pour rappeler qu’un Accord de Partenariat Economique Intérimaire (APEi) avait été conclu entre l’Union Européenne et la Côte d’Ivoire en décembre 2007.
Depuis ce jour, relève M. AKA-ANGHUI, « les exportations sont rentrées en franchise de droits de Douane sur le marché européen sans discontinuité, grâce à des progrès réguliers dans les négociations et les discussions pour préparer la mise en œuvre de l’accord: signature en novembre 2008, conclusion de l’accord régional en 2014, ratification de l’accord intérimaire en août 2016, mise en place du Comité Conjoint en 2017 et première phase de démantèlement en 2019».
S’adressant aux Ministres M. Moussa SANOGO en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat et à son collègue chargé du Département de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, M. Albert FLINDE, tous les deux présents à cette cérémonie, M. Stéphane AKA-ANGHUI a salué leur convergence de vue avec le Patronat sur ledit dossier pour lequel ils travaillent ensemble depuis le début de l’initiative. Toutefois, il a indiqué que concernant l’APE, qu’il s’agisse des règles d’origine ou du calendrier de démantèlement, les Douaniers doivent être en première ligne.
Pour lui, la menace du réarmement constitue la principale crainte du Secteur privé. Cependant, «est-il vraiment nécessaire de se réarmer alors que l’on s’apprête à désarmer dans le cadre de la ZLECAF?», s’est-il interrogé. A en croire le Directeur Exécutif de la CGECI, cette rencontre devrait permettre au Secteur privé de comprendre les articulations entre les APEi et autres réformes communautaires existantes en cours dans la région et sur le Continent.
Il a par ailleurs suggéré qu’il y ait aussi une vigilance nécessaire pour la deuxième phase de démantèlement qui se profile à l’horizon. C’est la raison pour laquelle, il pense qu’ « il est primordial que les entreprises soient informées des conséquences de la mise en œuvre de cette première phase de démantèlement tarifaire afin qu’elles maximisent le bénéfice qu’elles pourraient tirer de l’APEi et en minimisent les risques ».
Devant les réserves des faîtières du Secteur privé, le lieutenant-colonel Charles GNAKALE, Chef de bureau des poursuites, point focal Douane APE, a fait savoir que le gain est à rechercher en interne. Selon les explications qu’il a données, « les exonérations fiscales accordées aux entreprises importatrices devraient être reconverties pour être investies dans le pays à l’effet de créer des entreprises ». Puis le développement de ces nouvelles activités permettra d’élargir l’assiette fiscale.
Quant à M. GOLE BI Guillaume, Directeur des politiques macroéconomiques et financières du Ministère de l’intégration africaine et des Ivoiriens de l’étranger, il a axé son intervention sur la présentation de l’état des négociations et la suite du processus de mise en œuvre de la deuxième phase de démantèlement.