« Sous-traitance, cotraitance et commande publique : quels impacts sur le développement des PME ivoiriennes et la création d’emplois » est la thématique autour de laquelle pendant trois jours, du 24 au 26 mai prochains, acteurs du système financier et du monde des affaires, autorités publiques et administratives vont réfléchir afin de produire un document visant à promouvoir les PME. Il s’agit de leur donner tous les leviers de leur développement.
A l’ouverture des assises qui se tiennent à l’Espace Latrille Events d’Abidjan-Cocody, Dr. Joseph Boguifo, président de la Fédération Ivoirienne des PME (FIPME), structure promotrice des dites journées connues sous l’acronyme JNPPME-A 2018, n’a pas manqué de relever que les défis actuels liés au développement de la Côte d’Ivoire impliquent que les PME se dotent de tous les prérequis afin de prendre part activement aux grands projets de développement. Ce d’autant plus qu’elles représentent à ce jour 20% du PIB et plus de 90% du tissu économie ivoirienne. Le président de la FIPME s’est inquiété de la longévité relativement courte des PME due au fait qu’elles n’ont pas accès à la commande publique de manière accrue là où, dit-il, dans les pays émergents ou développés, le taux d’accessibilité des PME aux marchés publics est de 60%. « Les marchés publics sont un facteur de développement pour les PME. 80% de celles-ci dépendent de la commande publique », dixit Dr. Boguifo. Celui-ci a également mis en exergue la question de la transparence dans la passation des marchés publics et le délai des 90 jours que met l’Etat pour régler les factures des PME, son organisation patronale espère voir ce délai être raccourci.
A sa suite, M. Pierre Magne, l’un des Vice-Présidents de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) représentant M. Jean-Marie Ackah, Président de cette faîtière, a relevé quelques obstacles à la croissance des PME. Ces obstacles sont liés entre autres à la difficulté d’accès des PME au financement, au faible accès à l’information financière et au renforcement de capacités des PME. Il a, par ailleurs, plaidé pour la redynamisation de la Bourse de Sous-Traitance et de Partenariat (BSTP) qui, selon lui, aurait pu être redynamisée au fil des années afin de garantir l’amélioration du fonctionnement et le développement des PME. « C’est dans ce vivier des PME que naîtront les champions de demain », renchérit M. Magne.
Avoir une masse critique de PME à l’horizon 2020
Quant à l’autorité publique représentée par le Ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, M. Diarrassouba Souleymane, il a naturellement égrené le chapelet des actions publiques déclinées et à venir en faveur des PME. Ainsi donc, conformément à l’ambition de la Côte d’Ivoire d’être un pays émergent à l’horizon 2020, le Gouvernement ivoirien prévoit de créer une masse critique de PME afin qu’elles contribuent à 30 voire 40% du PIB contre actuellement 20%. Cette politique vise à générer entre 300.000 et 400.000 emplois formels.
Pour ce faire, le Gouvernement s’est doté d’un nouveau code des investissements, d’un fonds de 5 milliards FCFA mis en place par le Ministère de tutelle pour financer les femmes entrepreneurs. Dans le même élan, une étude en vue de la création d’un fonds de financement des PME de manière générale est en cours. Diarrassouba Souleymane a relevé qu’il y a une charte de sous-traitance qui est proposée aux grandes entreprises pour permettre aux PME d’avoir accès à certains marchés. Autant d’initiatives qui, a-t-il argué, ont permis à la Côte d’Ivoire d’enregistrer une hausse de 20 points dans l’attribution des marchés publics de Mars 2017 à Mars 2018 (soit de 10% à 30%). « Les choses bougent », fait savoir M. Diarrassouba.
Un Comité de suivi des recommandations avait été mis en place aux dernières éditions de la JNPPME-A. Il est une force de propositions au Gouvernement ivoirien. Les conclusions des travaux scientifiques qui découleront des JNPPM-A 2018 permettront à ce Comité d’être proactif dans ses propositions.
Notons qu’à cette 7ème édition, des délégations venues de Singapour et de l’île Maurice sont présentes pour partager l’expérience de leur modèle de réussite dans la promotion des PME.