La 4ème édition de la cérémonie de récompense du Prix du Patronat Ivoirien pour l’Innovation s’est tenue le jeudi 11 janvier 2018, à la Maison de l’Entreprise, siège de la CGECI, sise au Plateau. Le Prix Spécial du Patronat pour l’année 2016 a été remporté par Kouadio Kouassi Adolphe. Le jury a été convaincu par les résultats de ses travaux portant sur la dépollution des eaux, à travers son système compact et modulable de désorption du CO2. Une innovation déjà brevetée par l’auteur, qui empoche une enveloppe de 10 millions de francs CFA.
Le jury, après délibération a aussi attribué 3 autres prix dotés d’une enveloppe de 5 millions de francs CFA. Ainsi, dans la catégorie de la technologie et de la protection de l’environnement, la palme revient au Pr. Koné Daouda, pour son bio-pesticide dénommé Neco, conçu pour combattre les champignons ravageurs dans les plantations de bananes. Le Prix de l’innovation 2016 pour l’utilisation des substances naturelles au service des populations est attribué à Saboa Behi Jean-Marc Oulaï pour son innovation dans le domaine du cosmétique, avec sa marque de produit, Or’plus, qu’il a pris le soin de breveter. Dans la catégorie des TIC, le jury a reconnu les mérites de Coulibaly Lacina, inventeur du jeu éducatif La Classe, pour permettre aux élèves de mieux maitriser les programmes scolaires.
Par ailleurs, 3 prix d’encouragement ont été attribués. Les heureux bénéficiaires sont Mme Bamba Biti, pour son produit Diabétrine, qui contribue à baisser le taux de diabète ; le Pr. Emeruwa Edjikemé, qui a concu une machine pour recycler les déchets plastiques et Atta Kouassi Isaac pour sa crème à base d’aloe vera. Selon la présidente du jury, Tahiri Annick, le Prix du Patronat vise à honorer et encourager la vitalité des chercheurs et innovateurs. Elle a insisté sur le suivi-évaluation qui est fait auprès des lauréats, dont les résultats sont probants.
Au nom des lauréats, Saboa Béhi Jean-Marc Oulaï a d’abord adressé des mots de remerciements au Président de la République et au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour l’Intérêt porté aux inventeurs et innovateurs avant d’exprimer sa profonde gratitude au Patronat Ivoirien. « Une invention ne sert à rien si elle ne passe pas à la phase d’exploitation », a-t-il terminé, en guise de reconnaissance à tous ceux qui œuvrent pour sortir les inventeurs et leurs œuvres de l’anonymat.
La Ministre de l’Enseignement technique et de la recherche scientifique Bakayoko Ly Ramata a remercié le Patronat Ivoirien pour avoir institué le prix, d’une importance capitale car il se situe dans la vision du chef de l’Etat et permet de créer une synergie entre la recherche et les entreprises. Elle a de ce fait lancé un appel au Patronat : « La valorisation des résultats de la recherche requiert des moyens éminemment importants. C’est pourquoi, pour accélérer le processus de transformation industrielle des produits de la recherche, j’exhorte le Patronat à mettre en place un Fonds du Patronat pour la Science, la Technologie et l’Innovation en vue d’accompagner la création de start up et d’entreprises innovantes à partir de la recherche et l’innovation. Toute chose qui contribuerait à renforcer le tissu industriel et à créer de la richesse et donc des emplois ».
Le Patronat Ivoirien, par la voix de M. Roger Boua Johnson, Vice-Président de la CGECI, qui représentait le Président Jean-Marie Ackah, a indiqué que la CGECI veut susciter chez les chefs d’entreprises, l’exploitation des résultats de la recherche. Il a réaffirmé l’engagement de la CGECI à participer à tout partenariat où l’école et l’entreprise se rencontrent.
Le Président de la commission paritaire secteur privé/ enseignement supérieur, Me Théodore Houegah, a pour sa part annoncé que la CGECI a décidé que le prix sera attribué désormais tous les deux ans pour permettre un meilleur suivi des travaux sur le terrain et mieux accompagner les lauréats. Il a dans la foulée annoncé l’ambition du Patronat de voir éclore une école des chefs d’entreprises qui sera logée à l’Université Felix Houphouët-Boigny pour former des chefs d’entreprises en relation avec le monde des affaires.
Les candidats, au nombre de 33 pour cette édition, ont été jugés entre autres sur les critères de l’innovation, le transfert de technologie, l’utilité du produit, le prototype, la possibilité de générer une unité industrielle, le brevet, l’impact de leur produit sur l’environnement.